Le prix Nobel de physique attribué à deux Américains et un Allemand

Le prix Nobel de physique 2005 a été attribué aux Américains Roy J. Glauber, John L. Hall (USA) et à l'Allemand Theodor W. Hänsch pour leurs travaux dans le domaine de l'optique, a indiqué l'Académie des sciences royale de Suède, qui décerne ce prix.

(Avec AFP.) [04 octobre 2005].

Roy J. Glauber, 80 ans, a été récompensé pour sa «description théorique du comportement des particules de lumière» et s'est vu attribuer la moitié de la dotation du prix (10 millions de couronnes suédoises, 1,1 million d'euros), a indiqué l'Académie royal des sciences de Suède.

Son compatriote John L. Hall, 71 ans, et Theodor W. Hänsch, 63 ans, se partagent l'autre moitié du prix pour «leur développement de la spectroscopie basée sur la précision du laser, c'est-à-dire la détermination de la couleur de la lumière des atomes et molécules avec une extrême précision».

Au 19ème siècle, les travaux de l'Ecossais James Clerk Maxwell avaient établi que la lumière était une forme de radiation électromagnétique comme les ondes radio.

Mais cette théorie ne pouvait expliquer la lumière venant par exemple du soleil, jusqu'à ce qu'Albert Einstein, il y a tout juste un siècle, propose d'expliquer la lumière comme une énergie par radiation, se libérant par petits paquets appelés quantas, ce qui a donné naissance à sa théorie de l'effet photoélectrique pour laquelle il a obtenu le Nobel de physique en 1921.

Roy Glauber, né à New York, professeur de physique à l'université de Harvard, s'inscrit dans la lignée d'Einstein et a été pionnier dans l'application de la physique quantique à l'optique, donnant en quelque sorte naissance à l'optique quantique.

Il «a pu expliquer les différences fondamentales entre les sources chaudes de lumière comme les ampoules, avec un mélange de fréquences et de phases, et les lasers qui donnent une fréquence et une phase spécifiques», a relevé l'académie.

John Hall, né à Denver, qui a effectué ses recherches à l'université du Colorado, a eu un rôle de premier plan dans ses efforts pour mesurer la vitesse de la lumière en utilisant de puissants lasers.

Les lasers sont devenus aussi des instruments de spectroscopie (analyse des constituants d'un corps par leur spectre), un domaine dans lequel Hall s'est fortement impliqué, de même que Theodor Hänsch.

Ce dernier, né à Heidelberg, directeur de l'Institut d'optique quantique Max-Planck de Garching et professeur de physique à l'université Ludwig-Maximilian de Munich, a eu l'idée d'utiliser des lasers à impulsions très courtes pour mesurer les fréquences optiques.

La technique de mesure dite «technique de peigne de fréquence optique» a permis, par exemple, la conception d'horloges extrêmement précises et l'amélioration de la technologie du GPS (guidage par satellite), selon l'académie.

Theodor W. Hänsch, interrogé par l'AFP à Munich, où il enseigne la physique expérimentale et la spectroscopie par laser, s'est déclaré «envahi par l'émotion» après l'attribution du Nobel.

Il a reconnu qu'il n'avait pas exclu d'être recompensé un jour par un Nobel mais n'avait «jamais pensé que cela se réaliserait dès cette année». Il a relevé que ses découvertes concernant le développement de la spectroscopie basée sur la précision du laser n'avaient abouti qu'en 1997.

En 2004, le prix Nobel de physique avait été attribué aux Américains David J. Gross, H. David Politzer et Frank Wilczek pour leurs travaux sur la vie des quarks, particule fondamentale au coeur de l'atome.

prix IgNobel 2005 (c'est très visqueux !!)

Cette année, le prix IgNobel (IgNoble?) de physique est allé à John Mainston (université d'Adélaïde) : il dirige une expérience démarrée en 1927 où un bloc de goudron congelé descend peu à peu dans un tuyau, à la vitesse d'une goutte tous les 9 ans !

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